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Bien que les bâtiments industriels conservés dans le projet constituent de bons points de repère dans le quartier, ils ne semblent pas avoir une grande influence à l'échelle de la ville. Toutefois, ils contribuent à révéler le passé industriel de ce secteur et créent des repères qui participent à la lisibilité à l’intérieur du quartier et pour les quartiers avoisinants. Malgré l'importance de l'aspect industriel de cette zone près de la False Creek, le caractère du quartier dans la ville semble plutôt avoir été marqué par son site exploité lors des Jeux Olympiques de Vancouver.

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Bentley (1985) soutien que le quartier doit se démarquer par rapport aux quartiers voisins, à la fois en plan et en coupe. Cette analyse présente une comparaison des modes d’implantation du bâti à l’échelle de l’îlot et à l’échelle de la parcelle, de même que la hauteur des bâtiments du quartier étudié avec ses environnements bâtis immédiats.

UNE IDENTITÉ PROPRE AU QUARTIER

​IMPLANTATION
Lorsque l’on compare le tissu bâti projeté pour le projet du Southeast False Creek avec les quartiers avoisinants, on remarque que le tissu bâti n’est pas implanté de la même façon sur les îlots. Bien que le projet s’établisse en poursuivant la trame du quartier voisin au sud, l’implantation du bâti sur l’îlot est très différente. Le bâti s’organise en couronne sur les quatre bandes de pertinence des îlots dans Southeast False Creek et donne ainsi une façade à toutes les rues. Dans les quartiers situés au sud, le bâti s’établi plutôt sur deux bandes de pertinence, témoignant de l’importance que les parcours d’implantation selon l’axe est-ouest ont joué depuis la formation de la ville par rapport aux parcours de raccordement de l’axe nord-sud. 
Il se distingue également du mode d’implantation utilisé pour les industries légère à l’est,  qui est plutôt hétérogène. Les bâtiments s’implantent soit sur la quasi-totalité de la parcelle, en fond de parcelle ou au centre de celle-ci (Figure 2).

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​OCCUPATION DU BÂTI

L’occupation du bâti sur la parcelle est également différente d’un quartier à l’autre puisque les bâtiment occupent entre 60 et 62% de la parcelle pour le quartier au sud, alors que dans Southeast False Creek, cette proportion correspond plutôt à 47-53%. De même, à l’est, le bâti s’organise de façon très hétérogène et occupe entre 29% et 66% de la parcelle. Cette divergence quant à l'occupation du bâti est entres autres attribuables aux vocations diverses de ces secteurs.

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COUPES

Les coupes AA' à EE' présente les rapport entre les hauteurs de bâti au sein du quartier. Dans une même rue, les hauteurs sont assez similaires de part et d'autre de la voie, mais peuvent être assez différentes d'une rue à l'autre. 

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À l'interface entre Southeast False Creek et deux quartiers divers, la hauteur du bâti présente une grande divergence de part et d'autre de la voie qui sépare les quartiers (coupes FF' et GG'). On remarque que cet élément contribue grandement à distinguer les différents quartiers; Southeast False Creek se présente donc comme un secteur plus densément construit par rapport à son environnement bâti, ce qui lui confère une particularité qui contribue à marquer sa présence et son identité dans le secteur.



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VOIES

La lisibilité peut également être évaluée par rapport aux voies ; à cet égard, l’importance fonctionnelle des voies a déjà été discutée dans la section perméabilité et permet de comprendre que les largeurs des rues sont étroitement liées à leur fonction, ce qui leur confère une bonne lisibilité dans le quartier.



Par ailleurs, toutes les voies sont bordées d’arbres de chaque côté, indépendamment de la hiérarchie et de leur fonction, ce qui augmente l’encadrement au niveau de la rue. L’utilisation des arbres sur tous les parcours nuit toutefois grandement à la lisibilité du quartier puisque les rues sont uniformisées, ce qui réduit leur caractère propre. Par contre, l’utilisation d’une très grande variété d’arbres par les concepteurs permet d’associer une essence à chacune des rues et ainsi définir leur caractère, comme le présente bien la figure 4.



La figure 3 montre bien les rapports existant entre les rues et le bâti. Les ratios proposés par Bentley de 1 :3 maximum pour un coefficient hauteur/profondeur de la rue pour le respect d'un degré d’encadrement favorable sont respectés dans tous les cas. En fait, la largeur de la rue semble même parfois trop petite pour la hauteur des bâtiments, ce qui favorise une bonne lisibilité quant à l'accessibilité puisqu'elle informe sur le degré de privacité de ces espaces.

Figure 2: Implantation du bâti du quartier de Southeast False Creek et des quartiers voisins

Figure 1: Photo historique de Southeast False Creek

Source : HOLLAND BARRS PLANNING GROUP & CITY OF VANCOUVER (2007),http://api.ning.com

 

Malgré les intentions des concepteurs de distinguer le quartier en 3 zones diverses, il semble qu’en ce qui a trait aux fonctions et à l’organisation en plan, les zones ne présentent pas de caractère vraiment distinct. En coupe, les trois divisions sont traitées de la même façon, de façon à créer le «False Creek basin»; on retrouve donc une homogénéité entre les trois divisions du quartier selon l’axe est-ouest, mais une hétérogénéité selon l’axe nord-sud (FIGURE 7). Par contre, puisque le quartier n’est pas encore complètement construit, il est possible que ce souhait à l’égard de la différenciation en 3 zones distinctes transparaisse plutôt dans le traitement architectural et les aménagements urbains de chacune des parties.



Selon Bentley, la présence d'un élément qui contraste dans un quartier homogène est souhaitable s’il s’agit d’un élément sur lequel on souhaite mettre l’emphase. À cet effet, les images de synthèse laissent entendre cette idée, notamment de part et d’autre du Opsal Building, où les tours d’habitation viennent cadrer le bâtiment historique et contraster avec la hauteur de l'existant (Figure 8).



 

 

Figure 6: Les 3 zones historiques de Southeast False Creek

Sources:CITY OF VANCOUVER, http://vancouver.ca/docs/sefc/public-realm.pdf

Figure 5: Schéma de concept du nouveau projet; 3 zones inspirées des traces du passé de Southeast False Creek

Source: x)

Figure 3: Coupes schématiques des hauteurs du bâti

Figure 4: Les types d'arbres implantés le quartier de Southeast False Creek

Source: CITY OF VANCOUVER, http://vancouver.ca/docs/sefc/public-realm.pdf

G G'

F F'

 

Bentley (1986) suggère que pour la conception d’un projet qui allie de nouveaux éléments à  des éléments existants, les points de repère peuvent être générateurs de nÅ“uds importants. Dans le cas du Salt Building, un nouveau nÅ“ud est intégré au sud du bâtiment et le point de repère devient un élément focus pour les rues qui y convergent.



Dans le cas de la place publique centrale, la Figure 15 illustre le niveau d’encadrement de la place par la forme du bâti. Une meilleure définition du  nÅ“ud aurait pu être possible si les divers accès dans l’axe est-ouest n’avaient pas été situés aux angles de la place (Bentley, 1985). Les accès situés dans l’axe nord-sur favorisent toutefois la définition de l’espace puisqu’ils suggèrent un parcours qui n’est pas linéaire ; les deux accès ne sont pas vis-à-vis sur la place.



Le grand nombre d’interruptions dans les surfaces qui encadrent la place permettent une bonne perméabilité dans la trame, mais s’éloigne de l’idée de Bentley selon laquelle la définition spatiale du nœud est plus importante et doit être priorisé face à la possible perte de perméabilité.



Hormis la place publique, les nœuds sont très peu encadrés, ce qui ne donne pas réellement lieu à un espace distinct dans le quartier. En effet, puisque les voies d’accès sont toujours situées dans les coins, la définition des nœuds n’est pas très claire et lisible. Ainsi, les nœuds sont créés par l’importance des voies qui se croisent et par leur fonction «publicly-relevant», plutôt que par leur forme.



La végétation peut également servir à délimiter les nœuds et renforcir leurs limites (Bentley, 1985). Par contre, dans le cas de la place centrale du quartier, les arbres viennent agir comme limite perméable visuelle et peut, selon la nature de la végétation utilisée, limiter la perméabilité souhaitée entre le Salt Building, la place et les commerces situés en périphérie et réduire la lisibilité du noeud(Figure 16).

 

 

POINTS DE REPÈRE

 



 

Figure 9: Les points de repères du quartier de Southeast False Creek

Figure 10: La visibilité des divers repères visibles de l'intérieur du quartier de Southeast False Creek

Figure 11: La visibilité des divers repères visibles de l'extérieur du quartier de Southeast False Creek

Figure 14: Les noeuds importants du quartier de Southeast False Creek

Figure 15: L'encadrement des noeuds par le bâti 

Figure 16: L'encadrement des voies et des noeuds par la végétation

Les figures 9 à 12 présentent la localisation des divers points de repère dans le quartier et à proximité du projet, de même que leur visibilité/lisibilité.

 

Figure 13: La perméabilité visuelle du site et son lien avec la lisibilité

Source pour photos 1, 2 et 3: Google Street View

Figure 12: Les points de repère externes au quartier, perçus de l'intérieur de Southeast False Creek

Source des photos: Google Street View

 

Enfin, Bentley (1985) propose que le ratio entre la largeur de la place par rapport à la hauteur des bâtiments ne dépasse pas 5 :1. À cet effet, la coupe (Figure 17) présente bien cette situation et montre un rapport entre les deux qui répond aux principes de l’auteur. Ce noeud est donc bien proportionné et connecté au reste du quartier; la lisibilité de l'espace est toutefois réduite par les l'emplacement des divers accès, le faible encadrement du bâti et le fort encadrement des arbres.
 

NOEUDS

Les noeuds importants du quartier sont présentés à la Figure 12 et sont classés selon le type de noeud, que ce soit un lieu de convergence, ou un lieu de convergence où un usage important  lui est associé.

Figure 17: Coupe schématique de la place publique associée au Salt Building

3 ZONES DISTINCTES

​À la lumière de cette analyse, on remarque que le quartier de Southeast False Creek est très différent des environnements bâtis auxquels il vient s’adjoindre. Cet aspect d’hétérogénéité pourrait ne pas être souhaitable à certains égards, selon les critères de Bentley (1985), mais dans ce cas-ci, il permet au quartier de se distinguer, de définir sa ‘’personnalité’’ par rapport aux quartiers adjacents. Cet objectif soulevé par les concepteurs du projet, de fortement marquer l’identité du quartier, est perceptible à la fois dans sa relation avec les quartiers voisins, à la lisibilité du quartier à l’échelle de la ville, mais également dans la division interne du quartier.

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Dans le quartier, trois zones distinctes sont délimitées, soit la zone 1 « Worksyard», la zone 2 «Shipyard» et la zone 3 «Railyard» (Figure 5). Ces nouveaux zonages dans le quartier s’inspirent des usages historiques de Southeast False Creek. La Figure 6 présente bien l’interconnexion entre les nouvelles zones proposées et les secteurs originaux «to create neighbourhood character» (City of Vancouver, 2006).

 

 

Figure 7: Schéma de concept du nouveau projet; Les hauteurs pour créer ;e 'basin'

Source: CITY OF VANCOUVER, http://vancouver.ca/docs/sefc/public-realm.pdf

Figure 8: Image de synthèse du Opsal Building et son environnement immédiat

Source: BASTION DEVELOPMENT CORPORATION, http://www.bastiondevelopment.com

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Dans le développement du quartier, la perméabilité visuelle a été mise au second plan sur la Cook Street et la Manitoba Street au profit de la lisibilité pour permettre de conserver et mettre en valeur l’importance du patrimoine industriel, élément identitaire du quartier (Figure 13).



Ainsi, une bonne lisibilité est favorisée en mettant au premier plan des bâtiments historiques, soit le Salt Building (1920) et le Wilkinson Building (1950) comme points de repère – selon la définition de Lynch (1975)- pour les résidents dans Southeast False Creek. En effet, ces deux bâtiments se présentent comme éléments physiques importants qui  peuvent être perçus de l’extérieur, aussi bien que de l’intérieur et contribuent à marquer le passé industriel du quartier à l’interface de Southeast False Creek avec les quartiers voisins. Cette relation visuelle est établie au niveau de la 2e avenue comme l’illustre la Figure 13. De même, le Opsal Steel Building se retrouve à l’interface entre le quartier de Southeast False Creek avec son quartier voisin au sud et devient un repère visuel pour les quartiers adjacents, mais contribue moins à la lisibilité interne du quartier.

La lisibilité du développement Southeast False Creek  analysé selon la méthode de Bentley

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