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Plans d'aménagement

Dans les années 1960, un grand laxisme de la part de l'administration municipale a entraîné d'importantes malformations dues à une densification incontrôlée. Ainsi, le projet du Pacific Center provoqua la désapprobation de la population pour la faible qualité de ses espaces publiques urbains. De plus, il dépassait les hauteurs prescrites et détournait les flux piétons dans un centre commercial sous-terrain.

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Le centre-ville s'étant vidé au profit de la banlieue unifamiliale, la nouvelle administration de 1972 s'est concentrée sur la qualité de vie du centre-ville et sur sa densification pour lutter contre l'étalement urbain et l'exode vers la banlieue. Cette position va à l'encontre des idées défendues à l'époque selon lesquelles la ville présente un milieu de vie néfaste pour les familles. Pourtant, la présence d'une population au centre-ville permet d'éviter que les quartiers d'affaires se vident en dehors des heures de bureau et permet d'assurer une certaine surveillance naturelle de type «eyes on the street» (PUNTER, 2003 : 22-23).

Années 1970

 

Ceci s'est traduit dans les années 1970 par une politique publique basée sur le design urbain (urban design as public policy). Ce terme créé en 1974 par Jonathan Barnett réfère à une politique urbaine basée sur une conception détaillée de l'espace public et à une planification participative des projets privés (JENKS & Al, 2008 : 205). Le début du nouveau plan d'urbanisme implique le retrait du projet d'autoroute de l'administration précédente, contre laquelle il existait une forte opposition politique (PUNTER 2003).

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Dans les années 1970, deux développements urbains auxquels on peut reconnaître un certain succès furent entrepris : False Creek South (figure 3) et Granville Island (figure 4). Ces derniers sont d’ailleurs les premiers projets de requalification de la friche industrielle de Vancouver.

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Grandville Island se démarque par l'importance de la requalification de son patrimoine industriel, principe que l'on retrouve également dans le projet de Southeast False Creek.

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Années 1980

 

Dans les années 1980, la rénovation urbaine prend son envol en se concentrant sur la qualité de vie urbaine par l'intégration de mixité fonctionnelle et par l'animation des rues grâce à la présence de services publics et commerciaux (JENKS & Al, 2008 : 207). En 1986, l'exposition internationale de Vancouver lance le coup d'envoi de la récupération des friches industrielles de False Creek North, conséquences de l'exode industriel des années 1960 à 1980. Une soudaine croissance de la ville entraîna alors le rapide développement de False Creek North (JENKS & Al, 2008 : 209).

Figure 5 : Plan de zonage de 1991

Source: Plan de la zone centrale de la ville de Vancouver. 1991

Années 1990 à aujourd'hui

 

On peut dire que les années 1990 ont été pour Vancouver le début d’un «tournant vert». En fait, durant la première année, le conseil de la ville adopte le rapport «Clouds of Change», qui identifie des cibles de réduction de la pollution.


Jusqu’à 1991, la ville ne possédait pas de plan unique pour l’ensemble de son secteur central, mais plutôt une panoplie de parties qui établissaient ce qui était permis localement. Lorsque le plan de la zone centrale Central Area Plan est approuvé en 1991, il semble que des changements importants surviennent dans la planification (figure 5). On remarque que 8 millions de pied-carrés commerciaux sont rezonés en zones résidentielles et cela, à l’intérieur même du centre-ville. Le quartier qui était auparavant principalement axé sur les affaires est se transforme et est désormais beaucoup plus mixte. Les espaces occupés par des gares de triage et des zones industrielles au front de mer sont d’ailleurs données à l’habitation.
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Souffrant de grands problèmes d'étalement urbain et de développement durable causés par l'importance des quartiers unifamiliaux à l'extérieur du centre-ville, la ville décide de s'attaquer à ce problème dans les années 1990. La création de rues commerciales mixtes le long des principaux parcours, avec jusqu'à trois étages d'habitation au-dessus des commerces répond à ce problème puisque la densification directe des secteurs unifamiliaux est  difficile à mettre en place.

 

​Perméabilité
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Grâce à sa trame régulière et à ses îlots d'échelle relativement réduite, la ville propose de nombreux choix de parcours, ce qui lui confère une bonne perméabilité. Dû à leur ancienne vocation, les berges ne présentaient pas ce caractère perméable. D'ailleurs, les récents développements résidentiels de Vancouver s'établissent désormais sur les friches industrielles et misent sur cette réappropriation de l'espace.

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En effet, puisque la réappropriation du front de mer était considérée comme importante, les développements résidentiels de North False Creek ont été planifiés de manière à ne pas recréer une barrière entre la ville et False Creek. Cette stratégie est donc partagée dans plusieurs des plans de design urbain du centre-ville. La figure 6 montre la perméabilité offerte par la continuité des rues jusqu'à la berge. Cette idée se retrouve justement dans la planification de Southeast False Creek.

Variété

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Comme c'est le cas pour le projet de Southeast False Creek, la variété est un critère important dans presque tous les projets de secteurs résidentiels et commerciaux de la ville. Justement, alors que les grandes rues commerciales s'étendant dans la banlieue se voient accorder un nouveau zonage favorisant une mixité verticale, les secteurs résidentiels accueillent des fonctions commerciales (CITY OF VANCOUVER PLANNING DEPARTMENT, 1991). Comme le précise Bentley, il doit s'agir de commerces se liant bien aux habitations et qui présentent une variété de choix au consommateur pour assurer une plus grande robustesse, tout en n'étant pas contradictoire avec la fonction résidentielle des quartiers. Il en va de même pour la mixité de population qui, comme à Coal Harbour Marathon, s'affirme par une intégration de différentes catégories de logements pour éviter une ghettoïsation des résidents défavorisés (BERELOWITZ, 2005 : 100-106). Toutefois, cela n'a pas empêché un embourgeoisement des développements. Enfin, la variété ne se limite pas à une mixité d'usage et de population : la ville privilégie également une variété de gabarits. À Coal Harbour, cela se traduit par un projet alliant la tour d'habitation et les immeubles de plus faible hauteur (figure 8).

Lisibilité

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Cette variété a également comme conséquence d'améliorer la lisibilité de la ville. Les nouveaux quartiers étant volontairement traités de manières différentes, ils se distinguent de ceux qui les entourent et permettent ainsi de mieux lire la ville.

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L'encadrement des principaux parcours est également une caractéristique notable de la ville. La majorité des parcours du centre-ville, tout comme les parcours principaux s’étirant vers la périphérie unifamiliale, possèdent un front bâti permettant de bien percevoir l’importance du parcours (figure 9).  Ceux-ci, qui forment les rues commerciales de la ville, possèdent presque tous une unité morphologique régulière. La figure 10, qui présente le zonage de la ville, illustre bien que les parcours principaux possède une bande de pertinence dédiée au commerce.

 

Originellement, la trame de la ville de Vancouver avait prévu des ruelles à l'arrière des unités morphologiques et assurait ainsi le caractère urbain et public de la rue en reléguant les espaces privés en cœur d’îlots (figure 12).

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Plusieurs nouveaux immeubles d'habitation répondent à la contrainte de jonction entre l'espace privé et l'encadrement des parcours en utilisant des différences de niveaux. La figure 11 montre un exemple sur la Marinaside Crescent, où la différence en élévation permet d’atteindre une certaine intimité et d'ainsi améliorer la perméabilité et la robustesse, comme à Southeast False Creek.

Cole Harbour

North False Creek

Southeast False Creek

Mole Hill

ÃŽle Granville

South False Creek

Figure 2 : 700 Granville Street, côté ouest, 1981

Source : City of Vancouver Archives,http://searcharchives.vancouver.ca/

Figure 4 : Granville Island

Source : Berelowitz, 2005

Figure 1 : Développents résidentiels discutés

Source de la carte:City of Vancouver, Archives,http://searcharchives.vancouver.ca/ 

Figure 3 : South False Creek

Source : Berelowitz, 2005

Figure 6 : North False Creek : Perméabilité physique en jaune et perméabilité visuelle en vert​

Source : Google Maps

Figure 7 : Mixité verticale sur Broadway​

Source : Google Street View

Figure 8 : Coal Harbour​

Source : Bing Maps

Figure 9 : Intersection de Kingsway et

de Main street

Source : Google Street View

Figure 10 : Zonage commercial des parcours principaux (en rouge)

Source : City of Vancouver, https://vancouver.ca/home-property-development/map-of-zoning-districts.aspx

Figure 11 : Marinaside Crescent,

North False Creek

Source :Google Street

Figure 12 : Carte de Vancouver, 1891

Source : City of Vancouver Archives, ​http://searcharchives.vancouver.ca/

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